Compte-rendu – Réunion GT Droit (GERAS)
Samedi 11 janvier 2025 – Paris – Université Panthéon-Assas & Zoom

Membres  présents :  Pascal  Cudicio  (hôte),  Shivani  Dev,  Noëlla  Gaigeot,  Magali  Julian, Stéphane Revillet, Aurélie Thomas, Philippe Winckel, Audrey Cartron et Mary C. Lavissière
Membres en distanciel : Anne-Marie Barrault-Méthy, Sophie Doulut, Laura Hartwell, Yura Jeanjean, Marcin Stawiarski
Membres  excusés :  Sandrine  Chapon,  Marion  Charret-Del  Bove,  Joëlle  Popineau,  Chloé Pedelabat-Lartigau


1.    Introduction


Meilleurs vœux aux membres du GT Droit ; remerciements à Pascal Cudicio pour son accueil et son soutien logistique ; brève présentation des participants

2.    Les    jeux    sérieux    et    jeux    de    rôle    dans    le    cadre    de    l’enseignement    de    l’anglais juridique (présentations et échanges)


●    Présentation  de  Magali  Julian :  procès  et  prise  de  décision  au  niveau  du  Conseil  de l’Europe.  1.  Pour  les  procès fictifs  :  environ  4  à  6h  de  préparation  (découverte  de  la structure d’un procès, des différents acteurs, lecture des faits et de l’intrigue). Les étudiants choisissent leur rôle (1 fiche de rôle par étudiant) : juges, avocats (prosecution, defense), témoins,  jurés.  Sources  des  supports :  documents  provenant  du  State  Bar  of  Michigan, Imaginary Crimes (materials for simulations and role-playing) R. Clark & J. McDonough. Afin qu’ils aient un vrai rôle, les jurés doivent poser des questions, justifier leurs décisions, etc – même si ceci n’est pas une représentation de la réalité d’un procès. Le procès dure environ  2h30/3h.  Appui  d’expert :  contenu  validé  par  une  juriste  américaine.  Si  des collègues sont intéressés pour travailler en collaboration pour élaborer des scénarios, qu’ils n’hésitent pas à contacter Magali. 2. Pour les prises de décisions au niveau du Conseil de l’Europe : Jeu de rôle mis en place avec des M2 de Droit européen. Objectifs : comprendre le processus de prise de décision, les enjeux nationaux, développer l’art de la négociation. Exemple : la directive européenne sur le chocolat. Différentes étapes : vidéo de présentation sur les enjeux de la directive, vote préliminaire, négociations et propositions d’amendements, vote final. Supports utilisés : 1 fiche par pays sur le Conseil présentant ses arguments, afin que les étudiants connaissent la position de départ. Sources : Publications Office of the EU (2023). Mises en situation très stimulantes pour les étudiants.

●    Présentation de Anne-Marie Barrault-Méthy : création de 2 jeux sérieux : Magna Carta et  SCOTUS.  Pour  le  jeu  Magna  Carta :  achevé  et  disponible  sur  la  plateforme  iKigai (adresse du site où le jeu est disponible : https://ikigai.games/games/gameDetails/magnacarta ).  Cible :  étudiants  de  L1  Droit (mais le jeu est utilisable à tous les niveaux, de Licence et Master). Temps estimé pour finir le jeu : env. 20 min. Des fiches pédagogiques vont être mises en place. Retours d’expérience positifs de membres du GT ayant testé le jeu. 

Pour le jeu SCOTUS : développement en cours, pas encore finalisé. Contexte : des jeunes d’un Etat fictif (Montana du Sud) font appel à la Cour suprême pour faire appliquer leur droit à la justice climatique. Exemple d’interface : bureau de la juge de la CS, bibliothèque qui met à disposition textes juridiques relatifs à l’affaire. Projet qui requiert de nombreux financements (chaque nouvelle fonctionnalité a un coût). Anne-Marie propose aux collègues qui le souhaitent de tester le jeu lorsqu’il sera achevé (date tentative – mi-février 2025).


●    Présentation d'Audrey Cartron : auditions de mis en cause et procès fictifs. Cours de pratique orale (1h/semaine pdt 12 semaines) avec des M1 Juriste trilingue. Pour les auditions de mis en cause : Chaque audition est basée sur une étude de cas, une affaire réelle, et, plus particulièrement, sur des supports spécialisés authentiques collectés lors de travaux de recherche de thèse sur l’anglais de la police. Deux exemples de cas : affaire Michael Drejka (Floride, juillet 2018) et affaire Charles Ferris (mars 2019, Arkansas). Permettent d’aborder divers aspects : spécificités procédurales, définition des infractions pénales dans les textes juridiques, aspects culturels, différentes étapes du déroulé d’une audition de police, stratégies linguistiques, discursives et rhétoriques employées par les policiers.  Supports  utilisés :  vidéos  d’incidents,  comptes-rendus  d’auditions,  probable cause affidavits ; site http://www.thesmokinggun.com/  (publication de police reports  ou d’autres documents juridiques authentiques, faits divers atypiques, voire parfois absurdes et comiques). Jeu de rôle final = audition, 2 policiers et 1 mis en cause. Durée de l’audition : environ 20min. Pour les procès fictifs : étude des principales caractéristiques d’un procès (participants, structure, spécificités linguistiques, discursives), puis étude d’un cas puis organisation d’un procès (1 juge, 1 représentant de la prosecution, 1 de la défense, l’accusé, un témoin ou expert). Exemples de procès : Donald Trump, Kanye West, l’un des frères Menendez, Al Capone. Intégration de la gestuelle, accessoires, maquillage, etc. Durée du procès : environ 30-35 min.


3.    Intelligence artificielle et anglais du droit :

●    Retour de Magali Julian sur l’atelier « Développer une intelligence humaine et collective autour de l’IA par la pédagogie » (Florian Meyer, Université de Sherbrooke) : 3 approches : student-focused AI, teacher-focused AI et institution-focused AI. Intérêt de voir l’IA comme un  tiers  éducatif.  Défis  multiples :  coût  financier  et  énergétique,  éthique,  propriété intellectuelle, fiabilité, manque de formation, question du rapport au savoir et au numérique. 4 sphères de compétences : citoyenne, apprenante, disciplinaire, professionnelle. Enjeux pédagogiques multiples : apprendre à rédiger des prompts (approche progressive), encadrer l’utilisation de l’IA (par ex, la signaler avec l’usage de logo : « rédigé par l’IA », « aide à la rédaction  IA », « sans  IA »), repenser les évaluations, former au développement d’un esprit    critique.    Outils :    https://theresanaiforthat.com; https://ethique-ia.com .


●    Discussion  collective :  Il  existe  des  outils  qui  permettent  de  compiler  différentes  IA. Perplexity, Claude, NotebookLM. Des podcasts peuvent être créés grâce à l’IA. La question de la rédaction des prompts a également été évoquée (Comment les améliorer pour obtenir des   résultats   pertinents   (haut   degré   de   précision) ?   Comment   intégrer   les   notions d’implicite, de lecture entre les lignes ? Comment former les étudiants à la rédaction de « bons » prompts, pour avoir une utilisation raisonnée de l’IA ?). Quel intérêt de l’IA pour l’écrit ? Apports mais aussi dangers. Pour la rédaction d’un abstract, par exemple, il peut être intéressant de montrer aux étudiants la nécessité de travailler sur les mots clés en amont puis d’utiliser l’IA pour la rédaction. Quel intérêt de l’IA pour l’oral (possibilité d’intégrer les variations phonétiques nationales de la langue) ? Evocation de l’intérêt de l’IA pour la traduction : peut constituer une aide lors de traduction technique mais pour la traduction de poèmes ou de l’implicite, intervention humaine est nécessaire. Possibilité d’inviter la Chaire UNESCO RELIA (Ressources Éducatives Libres et Intelligence Artificielle) de Nantes Université à une prochaine réunion.


4.    Projet de recherche Lexhnology :


●    Présentation  par  Mary  C.  Lavissière  et  Laura  Hartwell :  Mary :  présentation  des résultats et des avancées de ce projet ANR, qui combine didactique des langues étrangères, traitement automatique des langues (TAL) et analyse du discours/linguistique. Objectif : voir si avoir accès aux unités de discours (moves et steps de Swales, 1990 et 2004) peut permettre de mieux comprendre un arrêt de la Cour suprême des US. Travail de modélisation et d’annotation d’arrêts de la CS, afin de développer des modèles + mises en application dans le cadre de cours d’anglais juridique.   4  labos impliqués : LAIRDRIL, LS2N, CRINI, AIRDRIL. Division en work packages et liste de livrables. WP1 : métrique pour mesurer la compréhension écrite, finalisation des fonctionnalités. WP2 : modélisation et   annotations.   WP3 :   création   de   fiches   pédagogiques   pour   utiliser   l’outil   et expérimentations  dans  le  cadre  de  cours.  Laura :  recension  et  cadrage  théorique  en didactique des langues. Validation de la démarche méthodologique auprès du comité éthique. Développement de modèles types : V1, V2, Miranda v Arizona, Brown v Board of EducationWalmart  v  Dukes.  Format :  1  page  de  texte,  5  types  de  questions  de compréhension (vocabulaire, structure, argument principal, discourse markers, détails). Recul nécessaire sur le testing. Par ex, des études montrent que les femmes ont tendance à être moins performantes sur les QCM mais plus performantes sur les travaux de rédaction. Dans le cadre du projet, l’objectif est de connaître le niveau et les difficultés de compréhension donc le test créé comporte volontairement un niveau de difficulté élevé. Mary : cadre expérimental, plusieurs formats : collecte de données sur place ou module en ligne. Réalisation d’un pre-test et d’un post-test avant et après avoir initié les étudiants aux annotations pour voir si la compréhension du texte s’améliore. Le cadre expérimental inclut un groupe de comparaison et deux conditions sur le site de Dijon.


●    Retours d’expérience, Sophie Doulut : expérimentation avec des étudiants de L3 Droit et de Master Droit car les notions abordées requièrent un certain degré de savoir (en anglais juridique et en connaissances culturelles et civilisationnelles). Dispose seulement de 12h de cours. A remplacé une activité de compréhension écrite par le test afin de l’inscrire dans la séquence  pédagogique.  Retours  des  étudiants :  manque  de  temps  pour  terminer  le  test, intérêt pour le sujet abordé, liens et parallèles avec ce qui a été fait en cours. Difficultés pratiques :  scanner  toutes  les  données. 

Stéphane  Revillet :  Deux  principales  questions : validation institutionnelle (approbation institutionnelle nécessaire) et inscription des tests dans les contenus pédagogiques. Désamorcer les inquiétudes des étudiants concernant le projet de recherche. Autre challenge : convaincre les collègues. Intéressant car participe au développement et à la valorisation de l’anglais au sein de la fac de droit (participation à des projets nationaux). Cadre expérimental donc nécessité de signer un formulaire de consentement.

Audrey Cartron : Test soumis à des étudiants de Master 1 Juriste trilingue, dans le cadre de cours de traduction juridique. Dispose de peu de temps (seulement 6h de cours) donc il était impératif que le test s’intègre dans séquence pédagogique, ce qui a été le cas car le texte sur lequel a porté l’activité de compréhension a ensuite fait l’objet d’une traduction (dans une version raccourcie). Retours des étudiants : manque de temps car texte relativement long, découverte et intérêt pour la recherche en anglais de spécialité et en didactique des langues.

Magali Julian et Noëlla Gaigeot : Fierté des étudiants de participer à un projet de recherche national, volonté de connaître les résultats et intérêt pour les contenus présentés.


5.    Projets collectifs :

●    Recension de l’enseignement et de la recherche en anglais juridique : retour sur le Mural de mind-mapping collectif
Objectif : faire émerger les points communs dans nos pratiques d’enseignement et de recherche et peut favoriser les échanges et collaborations entre les membres du GT. Actuellement 11 participants.    Voici    le    lien    pour    consulter    cette    amorce    de    cartographie : https://app.mural.co/t/maryswall7205/m/maryswall7205/1711028902801/d7783a71dd77ad31
7dc7f0a6e20c2a25964e01d1?sender=u09ccf2f251142c783c340363
Si vous n’avez pas encore participé, n’hésitez pas à nous envoyer la liste des items qui vous concernent/intéressent, afin que nous puissions vous intégrer au schéma.
Proposition :  Poursuivre  le  travail  de  cartographie  engagé.  Possibilités :  créer  une  base  de données, envisager une publication collective (objection : manque de temps pour s’engager dans un travail de publication car nombreux PRAGs). Proposition d’intégrer à l’ODJ de la prochaine réunion l’amorce de la collecte de données pour créer une base de données sur les pratiques pédagogiques existantes dans l’enseignement de l’anglais juridique.


Intérêts : créer du lien, favoriser la collaboration, documenter et rendre pérennes les innovations et pratiques pédagogiques, s’informer sur les pratiques mises en place dans d’autres institutions, fournir des arguments dans le cadre d’argumentaire pour valoriser l’enseignement de l’anglais juridique auprès des collègues/des responsables institutionnels, intérêt pour les étudiants pour les spécificités mises en place dans telle ou telle formation.

●    Proposition de lancement des sessions « Zoom sur... » : Dans la mesure où le lieu des réunions du GT et l’institution d’accueil varient, il serait intéressant de connaître les modalités et pratiques d’enseignement de l’anglais juridique dans chaque institution hôte. Nous proposons donc d’organiser à chaque réunion du GT un sessions « Zoom sur... » qui porterait sur la présentation de l’enseignement de l’anglais juridique dans son institution par l’hôte qui nous accueille. Il s’agirait de présenter brièvement des informations tels que le type de cours dispensés, les niveaux et publics concernés (Licence, Master, DU, etc.), le nbr d’heures, les effectifs (étudiants et enseignants), les pratiques d’enseignement en vigueur, des éventuels exemples de dispositifs pédagogiques, modalités d’évaluation, etc., par exemple. Proposition acceptée par les membres du GT.

Inauguration de ces sessions par la présentation de l’enseignement de l’anglais juridique à l’Univ Paris Panthéon Assas par Pascal Cudicio : rappel historique et développement de l’identité  de  l’Univ  Assas ;  existence  d’un  Pôle  Langues  responsable  de  la  gestion  de l’anglais juridique mais également économique et journalistique ; effectifs importants (une centaine d’enseignants, tous statuts confondus) ; présentation des contenus et thématiques abordés à chaque niveau de la Licence 1 au Master 1 (cf : PPT) ; topos sur les modalités d’évaluation.

●    Mise à jour de la présentation du GT Droit sur le site Internet du GERAS : 4 pages sont dédiées au GT Droit.

- Liste des membres en ligne : à mettre à jour. Informations à inclure = nom, prénom, affiliation institutionnelle (Université et Laboratoire de recherche) ; envoi d’un formulaire à l’ensemble des membres du GT Droit pour qu’ils indiquent s’ils souhaitent tjrs faire partie du GT et s’ils souhaitent que leur nom apparaisse sur cette liste. [pages depuis supprimées pour tous les GT, note du webmestre]
- « Présentation du GT Droit » (domaines    d’intérêt,    activités    et    gouvernance) : à étudier collectivement et mettre à jour lors du prochain GT
- « Publications des membres du GT » : à mettre à jour. Si vous souhaitez que vos publications apparaissent sur cette page, merci de nous l’indiquer.
- « Les orientations du GT Droit / Aims of the Law SIG [Special Interest Group] » :  à étudier collectivement et mettre à jour (voir à inclure dans l’autre onglet de présentation du GT et supprimer) lors du prochain GT
- Proposition d’ajout : une page de témoignages, dédiée à ce que le GT nous a apporté et nous apporte



6.    Prochaine réunion du GT :

Jeudi 20 mars (après-midi), dans le cadre du colloque annuel du GERAS, organisé par Univ Lumière Lyon 2 + réunion en hybride. Sur l’ODJ – travail collectif sur le site web.